Le jardinier amoureux

Procrastination masculine
 

Ce vendredi tout était mal,
Le treizième jour du mois frappera
Encore et encore,
Juste avant la naissance de Petit Gilles.
 

Oui tout, et le dire à sa femme,
Sa moitié, encore,
Laver son linge sale, et changer de famille,
Il serait temps.
 

Vous le lui demandiez,
Et vous avez dansé,
Jeune fille.
Déchantée…
 

Votre amoureux jardinant,
Et laissant ses rosiers,
Au rond-point,
Pour un sacré plan,
Fort. Il vous l’a fait.
Au Café du Boulevard,
Là.
 

Quand près du café,
Au milieu de la rue,
Téléphonant, en presque aphone,
Lui dire… Lui, lui dit :
Allo… Allo…
Sa femme bout. Au fil.
 

Las ! Puis sa batterie recoupe
Les prétextes tournesols.
Il pause sur son café
Et sous le verre de vin.
 

Vous le lui demandiez,
Et vous avez dansé,
Jeune fille.
Déchantée…
 

Devin, en devinettes,
Peignant fort ses à-plats,
Au travers de la grille,
Au diaphragme soubresaut
De vos yeux carabine.
 

Alors…
Votre linge naissant plein de mille promesses,
En douce layette
Qui séchait au-dehors du soleil s’enfonce et disparait.
 

Alors…
Sous votre rouge défait :

Voici la solitude figée à fleur de peau.
Voici le gris linceul revêtant vos regrets.
Voici la douleur, vaine,
 

Et le cœur en gros plan…

_____________________________________________

un personnage : un jardinier amoureux
un lieu : au milieu du boulevard
un objet : un rouge à lèvres
un moment : avant la naissance de Gilles
un problème ou une anomalie : le linge qui séchait dehors a disparu